L'Immortalité ne se mérite pas, elle se souffre à jamais.
Celui qui a été dépossédé de son heure dernière,
celui qui a subi l'agonie du crime, du meurtre, de la torture,
sans autre raison que d'avoir été vivant, celui là est Immortel en souffrance,
Immortel en dépossession.
Il n'est pas encore mort, il ne le sera jamais, il demeure en agonie.
Il est Immortel. Écoute-le, entends-le,
les vergers se lamentent, le sang brûle, brique chaude à ses pieds,
j'ai le cœur bleu, si bleu.
Il n'est qu'un drame qui vaille de vivre, celui de la floraison dans la muraille
de l'iris aux veines noires quand l'imagination est encore capable d'un défi.
Tu peux de bénitier en bénitier chercher un asile,
mais l'Immortel met le poème à nu, sans mots, sans verbes.
La parole s’est déchirée, la musique s'est tu
la peinture est aveugle et les dieux agonisants,
à Auschwitz là bas,
ici ne nous reste que l'endurance de l'esprit .
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