Mais ici aussi tout s'est arrêté . O infini supplice des noyés qui piétinent,

piétinent comme des chevaux de bois.

Une rose est morte et tu ne l'as pas su .

Vive les aurores !

Pour mourir comme un oiseau, regarde la chute de tes larmes.

Voleur de mémoires, convive de la terre, ne pourris pas inutile!

Le songe est trop agile, la mémoire précaire, l'oiseau meurt naïf, au vol fertile.

Écris pour ne pas mourir encore!

Pars du jour pour ne jamais atteindre la nuit.

Vive les aurores!

Dans le chuchotement des îles qui tournent,

entre la suie et la soif, au couteau de charbon,

entre la baie du sommeil et les berges de faïence, il y a la sueur.

La sueur sur les grands murs épais de bruits,

qui gardent, sentinelles, le secret de nos silences et de nos pleurs amers et noirs.

Qui ne trépigne pas contre la dureté du silence?

Qui n'accompagne jamais l'écho du heurtoir dans la ruelle,

à l'affût des rumeurs et des bavardages?

Qui ne se lève pas chaque matin, drapé de plaintes et de jérémiades

et ne veut plus savoir Auschwitz là-bas, Auschwitz ici ?



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