O savante créature aux songes désertés,

ne reconnaîtras-tu jamais l'ange que tu pourrais être,

dans l'odeur du cade, dans les cerisiers éclaboussants le ciel,

dans les grappes d'hirondelles, dans la figue fraîche,

dans les pierres gorgées de foudre, dans la vague de genêts en fleur,

dans les pivoines toutes en lèvres dont il ne te reste,

ruine de ta splendeur, que la peur .

La peur de ceux qui sont morts là bas, ils ne savaient pas leurs morts encore,

ils ne voulaient pas leurs morts déjà, ils ne sont toujours pas morts,

c'est le supplice qui dure et je l'endure,

sans comprendre que l'horreur absolue c'est faite homme.

La pensée vaincue ne se résigne pas mais comprendre jamais ne le pourra.

L'Immortel n'est plus celui là, qui meurt de sa propre mort,

vivant son agonie consentie, héros ou génie créateur,

non, il ne peut être immortel.

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