Je veille, les serpents dorment dans leurs galeries de sel,

je veille, le chêne et le cyprès en vagues de muscles sculptent la braise,

pendant qu'en chevelure de schiste enchevêtrée d'embruns

et de fossiles, la nuit s'effondre en salves de soleils mitraillés.

Sous le ciel de sel en robe de laine, sous l'étreinte silencieuse de la fièvre,

je veille à l'explosion de tes seins en comètes jasmin.

O clarté sans cris recueille l'enfant à la lisière

avant que ne pourrisse le jardin sur ses lèvres!

Qui dites vous que je suis ? Sans armure, sans hache,

je suis là bas, je suis ici.

Charrue dans mon cœur mis à nu, Auschwitz est un cri qui n'en finit plus.



Pages 3

1 2 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25