Ils me disent

- Le ciel dans ma bouche enfin jaillit, ils étaient au crime, nous sommes à la rose.

- Qu'on se le dise! L'heure est au retrait avant d'éclore.

- L'azur en frise d'écume bouclé se rappelle le temps des dieux familiers, depuis, pris de chaos il broie son hurlement.

- Avec les poings serrés du chagrin, la nuit nous décharne, nous écrase, incendie même notre ombre par les gaz bleuie.

- Un silex trempé de suie a gravé le premier miroir de nos peurs. Le jour s'efface, la nuit garde notre mémoire et enterre l'œuvre. Depuis, la grotte peinte restera à jamais notre nuit nuptiale et le tombeau de notre devenir.

- Ce sera béquilles ou miracles.

- Deuil d'amour encore tressaille, aimer ne suffit pas, jamais.

- Le temps des esclaves est à revenir. La tuerie si goulue chasse la nuit, la colombe se traîne. Alors demandes-toi qui est ton maître et courbes -toi, demandes-toi de qui es tu le maître et sauves-toi.

- Avec son crâne d'or et ses colliers de viscères, Dieu a peut-être trop humilié l'homme.

- Aurore hâtes-toi! Entre les pierres à moudre et les briques pétries, la vermine est si effrayante et si épouvantablement belle.

 

- Le fil des jours s'égrène de tombes en tombes, pour rompre la cadence et cet ordre grégaire, il nous faut des mots, des fouets et de la pulpe, seulement de la pulpe aux lèvres.

- Amour qui passe baisers en traces, comme ces îles qui émergent couronnes d'épouvantes et d'épines dessinent l’antriguïté de l'homme: dieu ou autre, la femme et lui. Il ne lui manque que la rose pour être cardinal.

Ils me disent

- Le sang fume, le cœur brûle, les yeux embués se noient, la table est pauvre et les draps sont secs, à croire qu'il devient obscène de penser.

- C'est en ma mort à moi mourir que je veux m'enfuir.

- Les innocents ont souvent des gants.

- L'être d'un mort est sans moulins et les torrents retournent à la source.

- Que sommes nous devenus? Inattendus pont-levis entre la puanteur qui engendre la pensée et les cœurs aux courtes braises. ( la pensée engendre aussi la puanteur, mais là il n'y a plus rien à faire)

- Comme toi je connais ce manque terrifiant qui fait la ville barbare et la campagne putassiére, mais toi seul parmi les hommes doryphores ne laisse que fanges et lambeaux.




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