LEPOWEB


C'EST UNE NUIT D'HÖLDERLIN


De mines en mines en robe de glu,

leurs lèvres tressées de lierre, les statues salivent;

les fougères dans l'obscurité, en bourrasque,

s'agrippent faméliques aux ruines du cloître.

Un peuplier godille sur la prairie en lambeaux,

la lumière le déchire en étendard;

les écailles se rebiffent, les arbres s'effilochent.

Épave solennelle, angoisse des mers,

dans le velours chaloupé en corolles claires,

un vaisseau que l'écume lape,

se noie dans l'ourlet du crépuscule

qui lui lèche la crosse tissée d'anémones.

Sous la rosée frémissante se trame la floraison des orgues,

un cri blanchit et déflore le bâillon

qui muraille la vague têtue d'une nuit qui n'est plus

plus jamais,

jamais.



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