LEPOWEB


ÊTRE


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Les aiguilles de l'horloge s'élancent

tels deux poignards dans les yeux innocents d'un regard qui passe ;

le vent charrie des chairs mortes en nuages rouges et cendres ;

O ma liberté ne craint pas le fouet ni la matraque !

O ma belle , mon enfant sauvage

vois ce train bleu de mer , cette barque sur les rails du ciel ;

vois l'abeille lourde de pollen d'un dahlia pillé comme un soleil bleu ;

vois le raisin et les mains violettes tachées de sang ;

vois les drailles et murets , vertèbres arides ,

qui pleurent la transhumance passée;

vois le cyprès comme un phare éclairant la mort ;

vois plantés dans la roche le chêne et le cade

aux branches décharnées , assoiffées et frémissantes

mais qui vivent pourtant entre le ciel et le vide

entre le ciel et le vide

qui vivent pourtant entre Ciel et Vide .



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