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ÊTRE 291 Les aiguilles de l'horloge s'élancent tels deux poignards dans les yeux innocents d'un regard qui passe ; le vent charrie des chairs mortes en nuages rouges et cendres ; O ma liberté ne craint pas le fouet ni la matraque ! O ma belle , mon enfant sauvage vois ce train bleu de mer , cette barque sur les rails du ciel ; vois l'abeille lourde de pollen d'un dahlia pillé comme un soleil bleu ; vois le raisin et les mains violettes tachées de sang ; vois les drailles et murets , vertèbres arides , qui pleurent la transhumance passée; vois le cyprès comme un phare éclairant la mort ; vois plantés dans la roche le chêne et le cade aux branches décharnées , assoiffées et frémissantes mais qui vivent pourtant entre le ciel et le vide entre le ciel et le vide qui vivent pourtant entre Ciel et Vide . Page 32 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 |