LEPOWEB


ÊTRE

166

Les molécules sourdes , au rythme du soleil

émettent le sens

ma langue n'est pas la votre

je suis l'arbre de passage à la parure de bouche .

 

167

Sang glacial muet ,

du poisson souffrant

dans son oeil , cristal de soie ,

l'infini noyé palpite ;

qui regarde l'autre ?

 

168

Les barbares viennent des forêts

genèse prime verger saccagé

de l'arsenic au poudrier

ils calcinent même les roses sous-marines .


169

Mon fifre à ta dune

seins drus , pluie moulue dans ton ventre

tes mains font mes mains

ta vulve fait ma bouche

tes reins se collinent

tes cuisses briques s'assoupissent ,

je veux tout pour que tout soit toi .

 

170

Parias bavards , tarés démentiels

croyants foudroyés de certitudes

chacun en son angle aveugle , forge son point cardinal ;

je dis que la lèpre se hausse à la parole

et que le verbe est édenté .

 

171

Les fleurs se font lourdes et plus légères les pierres

un phare crie et tourne

une mouette funèbre battue de vagues danse et se brise ,

l'haleine rance , cendres aux lèvres ,

peu je dure plus je me dévore .

 

172

Proche du soleil

le gars Amour est debout

algues pain pétales en tas qui brûle

bitume sa peau .


173

Aigle ou fauvette

pierre de lune , semence gelée

hirondelle , buse ou moineau

oeil de la tempête au ventre fatal

il y a autant d'oiseaux que d'âmes sur la terre .

 

174

Les elfes ont disparu

ne laissant au désir

que rapières et filets .

 

175

Le ventre ridé de pliures sous le poids de l'embrasement

forçat je laboure

mon cœur las , est à l'écoute des météores .



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