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ÊTRE
51 Les cyprès rôdent et se dissipent en tendresse entre les figuiers endormis dans la vallée titubent les pilleurs de divans et de lits rassasiés , une aigre eau de vie suinte sur leurs traces .
52 Déshabillée , la peau de henné suave glisse tachetée d'huile et de café , courtisane aux mains d'osier , croupe d'éphèbe bosquet chétif à la charité des caresses à coups de serpe le soleil te taille un front clair pour résister au jour .
53 C'est ton oeil qui dissipe la nuit et fait jaillir le soleil encore faut-il que tu aies l'œil .
54 Nuit mauve que les aveugles affleurent le malheur est illusoire car le chaos est sûr .
55 Plus haut toujours plus haut porter le soleil . 56 A coups de lanières sur le sable , l'écume en collier bave , les chandelles suffoquent la sueur du jour , grasse , ruisselle et éclabousse la fontaine , carmin bleuit de larmes dans l'ombre deux seins abrupts , de cire nue , vacillent les sèves de l'été se gravent au jais des chevelures , pendant que se consument sur les braises de la nuit les chairs assoupies .
57 Il n'est qu'un apprentissage qui vaille , celui de mourir .
58 Sur une île , la dernière , dans le square assis les vieux ruminent des soleils dans leurs poitrines nouées .
59 Un jardinier à l'orée du soir , les mains en épousailles , relèvent les roses , écoute et se penche une plainte s'enfuit , de qui ? peut être de ........ mais non , c'est la nuit qui glisse entre ses doigts .
60 Tous reclus , humbles arbres clairsemés sur la place , ils lèvent une main et happent à la pénombre un peu de fraîcheur , je traverse leur caresse qui drape mon sommeil , bénis soit tu ombre verte de calmer ma colère . Page 6 1 2 3 4 5 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 |