LEPOWEB


ÊTRE

270

A lécher de si prés le soleil

tes larmes se réfractent en bleuets .


271

Le soleil tente une avers et s'incline

il y a de l'amandier au delà de tes lèvres .

 


272

Fier aigu le clitoris se tresse cerise .

 

273

Dahlia échoué

je ne rêve pas que j'existe

vain savoir , nulle joie

richesses célestes jaune centaurée

serions-nous les bouches endormies d'un corps sans lumière

et pourtant étincelant .

 

274

L'encrier au fond de la gorge

je ne suis pas en mélancolie

ce serait si doux .

 

275

Qu'importe le destin pourvu qu'il passe à la cime de tes seins .

 

276

O je sais le naufrage

des vierges, bouches bées

qui se jettent le visage dissolu de larmes

au ruisseau dans l'œil du brochet .

 

277

Sur la lande , les oiseaux incendiés s'alourdissent ,

sur le gravier un masque se traîne ,

pendus à la houle les hommes se taisent ,

sur leurs épaules les femmes se déroulent ,

dans la brume des fagots de bruyère se torchent ,

les falaises se lamentent ,

à pleines ailes les goélands dégueulent sur le ciel .

 

278

Quand la lune lâche son monocle

mille amants s'avalent

mille autres s'arrachent par les manches .

 

279

Un grain de sable hypnotise l'ibis au bord du lac ,

enlisé dans son miroir

la rétine givrée de nacre

il veille à la transformation

des schistes en bourrasques .

 

280

Au commencement était l'allure .



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