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ENTRE 11 Dans un plus midi que braise incisé de rouge l'iris inscrit sur le silence sa courbe pourpre rose fine .
12 Si peu et l'homme s'infiltre en la femme la femme surgit de l'homme , mais la fibre est tenace et la peur têtue .
13 Une mèche de corsage sur l'échine fendue et c'est un jardin accablé d'une lumière cruelle .
14 Les statues en pirogues balaient bouches bées les grimoires , âmes immortelles des sous bois désirables où pourrissent les grands fauves , où se blottissent les amants , dans leurs veines froides jamais ne s'éteint la cendre de nos yeux .
15 Il faut mettre une dernière main au déluge qu'importe le feu pourvu que l'on ait la banquise la foudre préhistorique est dans la veine inscrite . 16 En jet d'eau de soleil ébloui sur la pierre , d'un cran , l'alphabet secret du temps marque le cours patient .
17 Constance de l'abrupte vérité le silence végétal , preuve inéluctable , de la valeur délirante du scandale de vouloir être .
18 Frisson enlisant , infime ruade dans le cosmos , secouant la pourriture d'une pirouette magnétique , j'écris brisures que la mort en son calice recueille , par les écritures le silence dissout l'horreur .
19 Par une nuit d'étain et d'astres aux pavots des mains jouent sur le jardin à effeuiller les roses .
20 Une femme ; un moulin ; une cornue ; une bâtisse ; une vague rousse d'argile mûre qui aspire des lézards harnachée d'outres de vent à la fontaine aux lions avec le ciel elle va boire qui ? dans un suaire vérolé - la parole - Pages 2 1 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 |