21

Satin basané de glu et de sel à la citadelle de tes lèvres

mes baisers se hérissent.

22

Lourd de solitude

enfoui en toute chose fibre à fibre à tue tête

en houle courte qui cingle les artères

saisi au vif le verbe passe par le coït .

23

Le bleu et l'ombre se réconcilient sous la paupière ,

une dame obscure en son rosier surgit ,

un navire de pierre , mémoire en carence de quête ,

s'efface en brume inerte

sur les berges aux gencives lasses et blanches ;

l'homme dans la roche nue étincelle ,

le rire de la forêt arme son bras .

24

La larme limpide du jour nouveau ,

hybride ambigu de roses arborées d'écorce imberbe à la patience de pluie ,

source dans le Décembre des rêves .

25

L'homme a inventé les saisons pour se créer des soleils tout neufs .

26

Au minuit de l'if mauve

le hibou crève crâne

urine de peur

mange fou , guillotin de fillettes aux lèvres d'anis

son oeil dans la nuit avale le sang des étoiles évanouies .

27

Dans l'azur rouge à l'orée des brumes en volutes de souffre ,

des fougères de Chine bleues cambrées en valse lente et lasses d'espoirs foulés ,

fagots de sang au bûcher ,

crépitent en courbes éphémères .

28

Toute perle bue

Gabriel en la vulve , du ventre s'argile ,

tuile , confiture de lait pailletée ,

au profond de ton sexe avale l'Ambre divin ,

impromptu , la lave de l'orgasme lui ponce le pénis jusqu'au cristal .

29

Quelle faute ?

pourquoi plantés sur la rive ces peuples abandonnés ,

bâtés , ces hommes bâtés de pierres comme mule de tuiles ? .

30

Le miroir verdit aux étamines

dans la glace la lumière étouffe

par l'amour de banderilles plantées

aider la parole d'être au corps .

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TABLE DE LA MATIÈRE