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ÊTRE
71 Ne serais-je qu'un corridor où le verbe rôde ? .
72 Hors de soi , sans pourquoi , oreille tendue , hache langue , mouette jailli , signe que je suis , fraternelle lumière au rauque accouplement des oiseaux .
73 Des sarments de soleil , l'alouette s'élève pendant que tes jambes cisaillent la nuit cette nuit qui se fane sur tes lèvres .
74 Le sexe chiendent fouetté , oeillet vif , il hisse la mélancolie rose drapeau en salve sur le tropique pillé .
75 La tulipe balbutie , le forsythia corrode la tourbe , entre les orties noircies de mouches et les oranges furieuses , le raisin flétri bave sur le cep aux veines dévastées , la montagne rutile , ses bijoux en alphabets , et ses dents dans les soleils plantés . 76 Tire s'étire un nouveau jour à mon deuil .
77 Le chat s'engouffre dans la nuit où s'émiettent les caresses , sur la dune lisse les oiseaux pleurent , des petites filles oranges comme des morilles se tordent et prient , et rutilent , roses qui s'ouvrent au soleil .
78 La montagne mauve ravale du large le saumon sur le granit en chute .
79 L'orchidée fatale , masque de truite , clitoris en bouche aux lèvres violettes , farde la jungle , là , où s'endorment les injures du jour , là , où repose la corbeille de soleils pleine .
80 Un aigle noir de ciel , arraché à la forêt , tient dans ses serres la terre turquoise . Page 8 1 2 3 4 5 6 7 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 |