|
ÊTRE 176 Les dents de la lumière en caresses liquide s'en vont corroder l'azur cambrure incendiée , brune détresse lampadaire croqué c'est dans l'eau des pierres que je puise l'alphabet .
177 Bras jambes ventre incendiés de salive les orties en haleine étreignent les bouches mille doigts lèchent la langue des aveugles qui dans les replis de la fraîcheur sur le cou des caresses boivent la pulpe des saisons . 178 Ma gorge bleuit à la lune la rose et l'épée dans l'étroit du cœur je soumets mes confidences à l'enclume , la vie ne se réchauffe pas .
179 Vertige stellaire la mort se hausse aux syllabes pluie de becs édentés , chevaux échappés , les tournesols en prairies saignent , les clochers tendus déchargent leur foudre , les oliviers s'abreuvent d'encre , les hommes comme des moulins rament sur la nuit .
180 O certes j'eusse donné ma vie quand je n'ai que mort à offrir avec la première neige je pleure jars incliné je regarde de côté ce corps qui gît palme sur le sable , il m'a bu d'un trait mort , suis-je morte?
181 Je ne pense pas on ne bâtit rien avec des chairs mortes l'échelle est abolie , le fleuve se ramifie le péril est extrême l'incendie m'assiste ne pas fléchir , affrontant la nuit je diffuse le martèlement . 182 Des femmes envahies de loups gris aux quais des grandes gares sur la pointe des yeux doucement se dévorent .
183 Les oiseaux tressaillent en meute sur l'orge penché , en houle rafale le verger respire .
184 Un pâtre se blanchit la peau à la rosée , délasse l'aube et siffle le soleil . Page 20 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 |