Mousse tendre couchée,

aurore percée dans la pierre,

rage du toucher,

ivre de tes mains lierre,

aimer sans prières.

Ta main me frôle,

j'en respire les vapeurs.

Nos regards se mélangent

et succombent aux saccades de nos cœurs.

Gorgé de ciel, je tremble,

comme un dormeur que l'on guillotine.

Plus vierge que jamais,

tu te plies et t'écartes,

tu te tends et t'arrondis,

te durcis et t'effondres.

Tes griffes se font caresses

et tes caresses balbutient, puis s'agrippent.

As-tu peur comme moi,

malgré ta main qui me regarde?

As-tu soif?

As-tu le cœur rougeoyant de la forge

lorsque l'amour ravage nos mystères?

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