LEPOWEB


D'AMOUR


O ma Belle, mon miroir,

vivre est un mal nécessaire

quand il a tes yeux et tes lèvres.

Jusqu'à la fin de la nuit, j'ai erré de ta main à ta main

et de tes broussailles à ton corail;

l'érosion des baisers a tatoué sur ton visage endormi

une rose de pain blanc,

rose pour la faim,

rose des amants.

Aussitôt que la vie se révèle,

la mort déjà en retient l’étincelle

et je ne puis devant ton corps touchant,

que me laisser envahir par ce triste chant

qui me vient d’au-delà des terres connues,

chant d’amour et de mort bienvenue.

Je marche d’un pas lent et sans bruits

jusqu’à atteindre le sommet de la nuit.

Là j’appelle et retiens mes fantômes,

servile, je reste le maître en mon royaume,

car je n’ai ni propriété, ni maison, ni foyer

et je garde sur toute propriété un regard effrayé.

Je ne suis qu’un souffle, un soupir, un geste éphémère

comme le furent les mots et les bras de ma mère.




Page 31

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 32

PAGE D'ACCUEIL