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D'AMOUR O ma Belle, mon miroir, vivre est un mal nécessaire quand il a tes yeux et tes lèvres. Jusqu'à la fin de la nuit, j'ai erré de ta main à ta main et de tes broussailles à ton corail; l'érosion des baisers a tatoué sur ton visage endormi une rose de pain blanc, rose pour la faim, rose des amants. Aussitôt que la vie se révèle, la mort déjà en retient létincelle et je ne puis devant ton corps touchant, que me laisser envahir par ce triste chant qui me vient dau-delà des terres connues, chant damour et de mort bienvenue. Je marche dun pas lent et sans bruits jusquà atteindre le sommet de la nuit. Là jappelle et retiens mes fantômes, servile, je reste le maître en mon royaume, car je nai ni propriété, ni maison, ni foyer et je garde sur toute propriété un regard effrayé. Je ne suis quun souffle, un soupir, un geste éphémère comme le furent les mots et les bras de ma mère. Page 31 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 32 |