LEPOWEB


D'AMOUR


Pas grand chose qu'un soleil dans les blés,

l'homme n'est point encore.

Mais je sens l'odeur de l'amour et la terre m'ennuie.

Parfois, je veux voir mourir le ciel.

Pareil à une église je dors sur mon histoire

et j'invente des dieux pour posséder des miroirs.

Vase en marbre, pétales de pierre jetés,

à l'ombre de l'azur les arbres meurent.

Buvons le thé tant qu'il est chaud,

les enfants jouent et pleurent,

la terre est rouge tachetée,

des hommes tombent et écrasent les fleurs.

Aimer!  Ça hurle!

De son être, carrière de caresses,

n'être qu'un reflet, un miroir pour l'univers.

Être le verbe, me défaire de mes peaux.

Perdre la face, te dire je te suis

sur ton front une trace.

De mes mains je te bâtis, je te maçonne,

je te tuile de baisers.

O dans la chaleur des horloges s'irriguer!

Laver sa nudité au vin des tranchées,

dire le mot vrai, aimer!

Se diviser, se soustraire, fondre.

Les cieux grondent, le tonnerre roule.

Nous marchons sur les toits,

nos corps se cassent, les rideaux volent.

Tu m'embrasses, l'eau coule sur le sol.

Roule tonnerre de joie, roule tambour des cieux,

inonde de ton battement le plaisir dans nos yeux!

Ma verge t'émiette son pain bleu,

entre tes jambes d'osier ma sève se répand.

Tel un sanglot,

ta rose déployée respire par ma bouche.

Tes cuisses se palment, ta bouche lutte,

arrache mon souffle.

Dans nos veines un charbon plus noir que la lumière

se consume et brûle l'espace qui nous avale.

Mon sexe de glaise dans ta tourbe, noyé, s'endort.

Tes lèvres flammes glissent sur mon torse assouvi,

tes mains réclament un sourire, je te l'offre,

tu l'enfermes dans ton regard, tu t'appelles Calice.

O toi ma tiare, ma bague, ma truelle, ma maison

mon plus bel amour, ma déraison.

 



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