LEPOWEB


D'AMOUR

 

Nous nous sommes tant aimés à Cuzco,

chair anéantie, rose métisse,

sainte aux cuisses pénitentes,

une caresse, à peine une étreinte

et tu trébuchais sur le phallus infernal.

Nos corps épousés de plaisirs épuisés,

tes lèvres de gemme, tes cheveux de brumes,

tu gravissais le Machu Pichu déesse attachée à ma hanche.

Fiancée inépuisable,

ton corps était une obole à l'érection solaire attachée

au nombril vigilant que nos mains caressaient.

Fille puissante, engourdie de frissons et d'incantations,

tu regardais le torrent en rut et saisissais ma main.

Amants en lévitation, embués de songes,

nos yeux maintenant envieux l'un de l'autre

dans le tressaillement du granit se découvraient soleils immortels.

Nous nous sommes tant aimés à Bourges,

gorge à gorge, noyées de bleus vitraux.

Torse nu, sierra marine qui s'ébrouait dans la clarté,

nous allions de l'amour à l'inanimé par mots tendres.

La nuit ardente s'emparait de tes seins défaillants.

Je captais dans tes buissons la saveur de ton amande surgissante.

Je t'ai dis je t'aime à ne plus le dire,

l'amour existe, c’est sûr, quand il n'y a plus de mots à dire.

Seule ma langue broussaillait

et laissait des traces sur ta ravine sensitive.

Nous nous sommes tant aimés sous les peupliers de Grenade.

Nue tu t'esquivais, redoutais, reculais.

Tes rondeurs aux aguets, tu basculais jusqu'à transmuer la nuit andalouse,

de jasmin envoûtée, en draps de caresses.

Tu cajolais, enlaçais, revenais sur mon phallus irisé qui dans ton ventre se disloquait.

Duel duo dévêtu dévoré, offert au délire sacré,

l'esprit torsadé de foutre azulejo,

les peupliers sur nos corps arrimés se voûtaient, s'inclinaient à rompre.

 



Page 3

1 2 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32

PAGE D'ACCUEIL