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D'AMOUR Je te hais! Je te hais! O chair offerte au membre ivre de sa moiteur qui éventre, je hais la volupté de tes plaies, ta cuisse marine, tes doigts d'osier. Pablo boueux d'un Congo charrié, au présent soleil de l'œil, je tranche sur la chair des plages de cendres et d'huiles, du sang dans la couleur, de la salive dans le noir, telle est ma couleur. Rien ne te dirais que la haine des nuits, nuits des amants enlacés par le ventre, qui enfantent pour ne pas mourir. Nuits de baisers en fleurs coupées et de lunes en bavoirs, nuits de peur et d'angoisse qui poissent les visages trempés, étouffés d'oreillers. Je te hais, O mon amour, mangeuse du peu que je suis, entrailles secrètes de toutes les tempêtes, toi qui m'allaites et m'assassines. Quand le désir se foudre je ne suis plus dans tes bras qu'un bris de glace, un épis une grimace.
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