LEPOWEB


D'AMOUR


L'heure est obscure

et

il serait vain d'aimer

sans les statues qui pleurent,

sans les hurlements dans l'embrasure,

sans les sous bois de robes écloses,

sans les fenêtres au corsage rose ,

aux vitres embuées d'âmes enlacées,

et aux rideaux blancs d'anges emmêlés.

Il serait vain de t'aimer

sans les miroirs de sang écorchés,

sans les tilleuls consolants la fontaine,

qui chante le détresse des étoiles lointaines,

sans les saisons dans le cristal,

sans le lacet de tes caresses,

sans la litière de tes bras, les cernes de ton dos,

l'éventail de tes cuisses ou dans ta fente ma verge miaule jusqu'à bleuir,

tulipe dans ta brèche elle crache sa grêle.

Renversée, la nuit à cet instant s'ensoleille,

rimes épousées de l'être,

s'étreindre au même battement,

avalants les heures, broyants le temps,

fouettés par la rumeur obscène qu'il faut vivre au lieu d'aimer.

 



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