|
Pleure la terre, la mort qu'enfer ronge blanchi ton corps, on ne dépucelle pas la nuit impunément. Pleure la terre, l'orchidée entrouvre l'aurore mutine craintive, le sang acajou des guitares brûle les gisants désespérés d'aimer, de crimes en tueries O ma terre! on ne meurt à la rose que pour vivre en toi O Terre mes larmes sont à tes pleurs.
Le soir se brise sur le parquet, les vases frémissent, la prière se soude aux miroirs, les lustres rouillent et dans la chaux vive les échasses fument. Le couchant de suie épouse les violettes de cires, la nuit se braise, les iris se lampent lisses et tracent sur l'aube le battement d'un cil. Humus vorace, le jour reprend sa mitraille, il avale la sueur du cerf qui s'ébroue de la nuit, le soleil de son fouet mâche le cèdre, là bas le soir se brise sur le parquet et les frémissent. Pages 11 |