|
Là bas Eve se frégate, fauve brune, elle est la déesse des déserts, Adam enveloppé de nacre coagulée d'écailles et de salive, dort encore dans l'œil profond des eaux, l'univers gravé dans sa paume ouverte, son masque est d'humus et sa nuque d'aurore il est venu, il est à venir.
Les granges sont pleines de pommes, les caves de lèvres, la charpente sans aubier est matée, vomissure de violons c'est le printemps! la mer frise, les épaves fleurissent, O glycine serruriére, point de pitié pour ce siècle de béquilles! O Adam , ne sommes-nous pas plus nus que toi! Les bouches effarées s'avalent de tous leurs yeux quand le matador renverse l'arène, le sang gicle sur le soleil, les éventails crient, les seins hurlent. Une rose sur le sable ivre d'un épais mascara griffe l'emprise de la nuit. Pages 9 |