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Un chêne en gerbe éclot d'un ruisseau, là où la mare s'épuise, il comble la colline que le soleil harnache d'un bruissement d'ombres dans les herbes accrochées. La pensée se dérobe, crapahute de la souche aux branches sans jamais atteindre la cime furtive dans le bleu éclaté. Sosie de notre corps, en crescendo exténué il respire et se brise - un pleur d'hirondelle nous rassure mais la branche déchirée d'orages qui plie craque et crie, est à la mesure de notre souffrir- mais il remue, marche, s'élève, vogue, se déploie, s'écartèle à n'en plus pouvoir, à n'en plus finir il se décroche même du regard qui l'agrippe, sosie de notre être il sait que s'il ne s'élance pas il tombe. Nos liens, nos chaînes sont inscrites et c'est ce sentiment déchirant d'être possédé qui cadence nos élans à vouloir être aimés au delà du mourir, nous croyants libres comme ce chêne en gerbe ignore la hache.
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