172 ROSES
62
La Diablotin rouge orangé crapahute les citées barbares aux lyres frénétiques, elle porte parole, sa beauté oppressante t'invite au partir.63
La Sultane vermillon et jaune miel aux fulgurants cauchemars de bombes et de pleurs éclatés se demande si la terre ne serait plus qu'une comète de souffre et d'or; mais une lueur approche et le coq sonne parole.64
L'Étoile de Hollande rouge foncé n'est pas l'ultime caprice du hasard, non elle n'est plus esclave que nous, chantant les cris de ses mains coupées. Non! cessez vos psalmodies! il est grand temps de refleurir!65
La Fidelio rouge incandescent reste pourpre et close sur son mystère, car l'inquisition veille, son heure approche, le renard est au maquis.66
La Kalinka rose transparente reflète la faute sans étoffe, sans autre manteau, sans autre chemise, du pôle au pôle nulle part où cacher sa nudité.67
L'Europeana rouge enflammée embrase les dépouilles de l'été, la douleur s'incline devant le silence, pendant que la corde qui nous tient se tend et que le nœud autour de notre cou se resserre chaque jour un peu plus.68
La Paule Vassal rouge piment, gavée d'argile bleue, s'amourache, abîme à la passion incandescente. Elle s'évanouit en chuchotant: écoute ma voix! réveille toi! résiste, penche ton front et tu comprendras, prends garde ce n'est pas du miel!.69
Par la Tamango d'un vif rubis la terreur incisive la mièvre lune et le jour se fane plus émouvant encore.70
L'Exodus rouge et rose est le visage de deux femmes, la noire qui te gave, la blanche qui t'assèche. D'amour la nuit se mortifie, là bas un vieux lavoir aux rebords endoloris garde en mémoire dans son eau que le ciel bleuit, les mains et les seins, les sourires et les larmes des filles et des femmes penchées dans ses reflets maintenant éteints.