LEPOWEB


NUIT

 

En salve le soleil mitraille l'aube, j'en suis mort déjà,

météore que la fatigue ronge, doigts, veines froides, caries,

masque pétrifié comme chaume sur toit.

Je vis comme peau se déchire, par ce temps de fièvre,

Je me tiens en lisière du désespoir et je dis le pain,

le pain de terre levée,

je dis le souffle,

le souffle entre la communauté des astres et des hommes.

De l'homme je ne connais que le spasme;

de l'âme, enfin de ce que l'on appelle l'âme,

je ne connais qu'une cerise à l'oreille.

Sur les saisons sans abondance, l'orme en agonie s'arque au vent vif,

son silence est pauvre qu'attire bouche

et je sais, O je le sais, je parle une langue,

une langue vive, peut être à jamais perdue.

 


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