Pour mémoire


En dehors de soi, aujourd'hui

on se retrouve trop souvent en mauvaise compagnie.

Mes maîtres m'ont tant aimés qu'ils ne mon laissés que ma mort,

mille regrets! je suis parti sans dire merci, moi si bien élevé.

J'étais enfant et ma mort si petite, je l'ai apprivoisée,

je lui ai appris à pisser sur la rosée,

à voler des baisers ébréchés,

à ne jamais maudire plus loin qu'hier

et laisser, quand il passe, l'amour lui prendre la main.

Je suis parti sans plus jamais me rencontrer.

Souvent humilié, souvent dépouillé,

comme le vent je me suis faufilé.

Souvent égaré je me suis rebroussé.

J'ai pris le soleil pour l'étoile du berger,

j'ai pris une pour la faim,

j'ai pris une châtelaine pour son potager,

j'ai pris une cathédrale pour la soif,

j'ai pris le livre pour la chair,

j'ai pris une prison pour passer mon chemin,

j'ai pris l'argent pour pas cher

et j'ai même pris ta main pour la mienne,

depuis mon cœur est au carillon de ton cœur.

Ne passe plus le temps ni l'heure,

c'est toujours la même nuit, la même

toujours recommencée quand on s'aime

et tant que l'on s'aimera le carillon s'arrêtera

car, le sais tu?

carillon qui rossignole et c'est l'amour qui s'envole.




DE CIRCONSTANCE

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